La dernière fois, j´ai écrit un poème. Je ne sais pas vraiment quand. Puis quelques temps plus tard, je l'ai relu. Je ne sais pas quand non plus. Cela fait longtemps que je n'écris plus de poemes. Non que je les trouve ininteressants : j'ai simplement l'impression de n'en plus trouver le temps.
Ce poème donc : ce poème là très precisément. Je ne sais pas exactement quand il a été écrit certes, mais je peux affirmer que c'etait il n'y a pas si longtemps. Et je n´ai juste pas compris ce que ce poème faisait là, dans mon carnet, vêtu des plus belles couleurs de mon écriture. Etais-je dans une mauvaise passe ? Etais-je sous substances ? Ma mémoire n'étant pas si mauvaise que je le pense, j´ai juste dû accepter l'évidence.
J´ai donc eu honte de moi. Oui je vous le dit, je le confesse même : c'etait d´une horreur totale. Comment avais-je pu composer ce bouillon de culture de la prose ? L'ecrire de cet air inscouciant, croyant rejoindre mes maîtres, la face sérieuse et inspirée ? Dans les trefonds de mon air horrifié, il y avait évidemment de la deception : mais surtout de l´interrogation. Jésus Marie Joseph, que s´etait-il passé ? Que s'est-il passé depuis l'époque ( et je ris, quelque part, de qualifier "il y a quatre ans" "d'époque" ) où les poemes coulaient a flots, alimentés par cet instinct poétique, les mots s'alignant comme par magie sous ma plume de simili artiste ?
J'imagine qu'il me faudra juste quelques temps avant d'aligner les mots correctement, juste comme avant. Mais imaginez ma tristesse de vouloir être à nouveau cette jeune fille naïve et immature. Je suis triste de me tourner vers le passé, criant un terrible "à l'aide" à mon ancien moi, qui ne rêvait que de papillons. NB : j'appellais "papillons" l'amour volage. Pauvre de moi. Au moins une chose que je ne lui envie plus.
Elsa, ma chère Elsa, reviens me hanter, ne serait-ce qu'un petit peu. As tu changé ? J'espère quelque part que tu n'est plus tout à fait la même. Enmène moi voir d'autres horizons, même obscurs, ma main dans la tienne, ce sera toujours beau.