dimanche 25 décembre 2011

Deal with it


L'amour, combien de temps dure t-il ? J'ai l'impression qu'une théorie plane sur nous. Que l'amour ne dure que le temps qu'il se plaît à durer, au fil des caprices qu'il s'est créé, que les amants ont fixé, et souvent sans le vouloir. Je ne crois pas aux amours cinématographiques dont on ne voit jamais la fin, parce que même pas filmé, je ne crois pas aux amours des romans parce que, justement, c'est romancé, je ne crois pas aux amours chantés, inventés, non je ne crois même pas à l'éternel bonheur de personnages fictifs. Pourtant. Oui pourtant j'ai tellement envie de voir ma vie façon Princesse de Clèves, sans souffrance, pourtant c'est si beau, façon Bovary, Bel-Ami, Sorel, de la manière des Zolas les plus terribles, pourtant je me fais toujours ces scénarios sans fond, juste la forme, pourtant lorsque je regarde à la fenêtre, en écoutant les plus poignantes des voix, je me crois moi aussi personnage. Je suis malheureuse.

Je n'ai même pas pleuré lorsqu'il fallait. J'ai l'impression que rien n'a changé. Rien n'a changé. Mais je veux dire : j'ai l'impression que c'est trop futile. Trop facile. Deux jours plus tard, soit aujourd'hui, je me suis mise à perler des yeux, sans le vouloir, sans comprendre, sous un total autre pretexte, parce que j'étais à fleur de peau, et croyant pleurer pour autre chose, j'ai bel et bien pleuré pour ça.

Ma rage était telle, tout de suite la colère, marque au fer rouge des moments de douleur, je ne me croyais pas telle, pas si banale, j'ai honte de ma situation, j'ai l'impression de ne plus savoir vivre, marcher, parler, aimer, oui surtout aimer, parce que mon amour je ne sais pas si je l'ai, toujours, ou s'il est parti au fil des jours.
Si je pleure, est-ce d'une simple tristesse en regret du passé, ou est-ce La Tristesse, celle qui vous redonne l'inspiration des jours noirs, celle qui vous consume, le magnifique spleen des sentiments ?

Je ne sais même pas, ce qui signifie que je sais déjà, que je tenais moins à lui que je ne le crois, que c'est sûrement une bonne chose, je m'en persuade déjà pour ne pas, encore, verser les larmes de ma honte.

mercredi 14 décembre 2011

Bonjour l'aube et la fin des regards


Tout simplement parce que mes paupières commencent à se fermer, je sais quelle est la journée qui m'attend et je l'envie dans le fait qu'elle n'existe pas encore, si ce n'est que dans nos expectatives. J'envie les moments qui ne sont pas encore passés par la case présent. Pour l'aura et la lumière magnifique, prometteuse qu'ils projettent sur nos êtres en quête d'une beauté que l'on veut toujours plus.. belle. Comme sortir un soir en se disant que l'on rencontrera peut être celui qui peuplera notre vie et qui la peuplera longtemps, de manière si complète.. Sortir un soir en pensant hédonisme, en pensant que tout se passera sûrement bien, oui parce qu'on le veut.

At five none is awake

Je regrette le passé, la terrasse du Foy, il ne répond plus à mes messages et j'ai peur de perdre les moments que je passais avec lui à parler Kooples et Stendhal, Monsieur si près si loin, éternelle figure antique aux mots dépassés et beaux, viens avec moi braver les fantaisies du ciel parler des beautés de ce monde.

dimanche 11 décembre 2011

Now you do

J'ai pleuré. J'ai vu en une fraction de secondes tant de choses. Etait-ce un besoin, de laisser sortir mes larmes? J'aimerais faire durer le moment où j'ai eu soudainement envie d'écrire. Tellement. Mais ce moment ne peut durer : les mots manquent. Pour moi tout est en ces lignes. Elles me sont suffisantes. A chaque mot je les rallonge : je sais.

Alors ce moment : se finit.

samedi 10 décembre 2011

Play straight

Et là je me suis dit : pourquoi ai-je arrêté?

Alors je continue.

Récemment mes écrits se sont dénués de charme. Pour mon inconnu public, ils étaient certes inexistants. Mais pour ma personne, ils étaient là, sans âme. Répertoriés. Ils étaient tapés sur mon téléphone, à l'aube à peine, rentrant des soirées sans attrait, lueur pâle et transcendante de mon portable dans ma chambre intoxiquée. De moi et de cigarettes. De ma présence. L'esprit encore éveillé, encore embrumé des vapeurs d'alcool et de regards profonds. L'esprit quelque part émerveillé de ces regards. Trop rares. Et mes écrits. Sûrement tout aussi identiques que précédemment, mais où était le charme, si je n'avais plus la plume à l'esprit et d'encre sur les doigts? Ils traitaient de ma nouvelle obsession sociale. Plaire. Plaire. Plaire. Comme une nouvelle idéologie, un nouveau mode de vie, se sentir bien via les autres et vouloir être la lumière qui brûle leurs ailes. De cette idée découle donc le mal être du narcissisme, la peur d'atteindre la totale superficialité, le ridicule de ne plus vivre pour soi d'abord.

J'écoute mes anciens démons. Ils me murmurent de me terrer, de rentrer dans mes murs écouter mes plus primitifs battements d'esprit. Je me mure dès lors, et retourne à cette écriture, qui je dois l'avouer, m'avait manqué.